La migraine est-elle une part de nous-mêmes ou une part étrangère?

Par Migraine.com • Le 29 juin 2022


Par Holly Harding
31 mai 2022

Notre choix quant à la façon de nous représenter la migraine a une incidence sur notre façon de gérer la maladie. Récemment, nous avons lancé un appel de texte sur le sujet de la migraine pour notre site web, et un membre de notre communauté nous a partagé ceci :

« Cet… intrus? Ce coloc détestable? Ce membre de la famille indésirable? Est-ce bien moi? »

Quand la migraine était un monstre maléfique

Ma façon de percevoir la migraine a grandement évolué au fil des années. À l’origine, je la voyais comme une entité maléfique en dehors de moi. Une chose vouée à me bousiller la vie. Je dépensais énormément d’énergie dans des postures de colère et de défense devant ce monstre qui me visitait chaque jour. « Pourquoi moi? Qu’ai-je bien pu faire pour inciter un tel courroux à cette chose? C’est injuste! Pas encore! » La douleur était si intense, qu’on aurait dit que j’étais prise à partie personnellement. Dans ma langue, le mot qui traduit une telle crise est révélateur : une attaque. Et on la subit sur un mode personnel et particulièrement violent.

J’en suis pourtant venu à me dire que l’énergie investie dans mon indignation et ma colère à l’égard de cette chose sans visage qui m’affligeait tous les jours me faisait du tort, à moi et à personne d’autre. Donner cours à de tels bouleversements d’émotions et de rage ne faisait que grever davantage mes faibles réserves d’énergie.

Une quête de leçons

Puis, j’ai décidé de changer de point de vue. De voir dans la migraine une chose qui avait des enseignements à me transmettre. J’ai laissé de côté cette pensée d’une entité extérieure mal intentionnée à mon égard. Je me suis imaginée la migraine comme une amie. Une amie avec qui suivre le cours du jour bras dessus, bras dessous. « Oh, tu es encore là aujourd’hui? OK. Voyons voir ce que je peux apprendre de toi. »

Miser sur l’acceptation, faire la paix avec la migraine et abandonner les réflexes de défense et de colère ont été des moments très salutaires pour moi. J’ai pu dégager de l’énergie à consacrer à la guérison, et j’ai commencé globalement à me sentir mieux sur le plan des émotions, et ce, même si la fréquence des crises est demeurée inchangée. Je me suis rendu compte que le fait de vivre avec la migraine chronique avait aiguisé mon sens de la compassion. Si le nombre des personnes avec qui je suis en relation est moins grand, ces relations sont immensément plus profondes et plus significatives. Et mon sentiment de gratitude et d’appréciation envers les petites choses a fait des bonds de géant.

Dégager une logique dans le chaos

Ces dernières années, ma perspective sur la migraine a encore évolué dans la foulée des recherches faisant état d’une production de protéines plus élevée chez les personnes aux prises avec la maladie. Je perçois mon corps comme étant différent de celui des autres, de la même façon que des gens nés avec d’autres problèmes de santé ont des corps différents. Je reconnais maintenant la migraine pour ce qu’elle est : un trouble neurologique complexe avec lequel je suis née. Ça fait partie de moi. Je n’ai rien fait pour le mériter et je ne peux pas changer cette prémisse, mais je peux changer ma façon de gérer la situation et de m’adapter, ce qui est énorme. J’essaie donc de concentrer mes efforts sur des façons de calmer les crises lorsqu’elles semblent vouloir se manifester, voire de les éviter complètement si c’est possible. Ça me donne le sentiment d’avoir un semblant de pouvoir sur un état que je n’ai pas choisi.

Voici où j’en suis, après 45 ans à vivre avec la migraine. Je suis certaine que ma réflexion et ma façon de cohabiter avec la maladie continueront d’évoluer. Dans la section des commentaires ci-dessous, prenez une minute pour partager avec nous la façon dont vous percevez votre migraine et l’évolution de cette perception durant votre parcours.

Nous avons hâte de vous lire.

Jetez un coup d’œil à cette vidéo – Le monstre migraine et moi (cliquez sur  »CC » pour voir défiler les sous-titres en français) : https://migrainequebec.org/video/the-migraine-monster-me/ 

Cet article a été traduit de l’anglais avec l’autorisation expresse de Migraine.com/Health Union LLC et ne peut être copié ou reproduit sans son autorisation écrite. Pour lire l’article original, cliquez ici.


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Bigo
Bigo
il y a 6 mois

Moi mes migraines ont été diagnostiqué à 38 ans. Avant j’étais qq un plutôt en bonne santé. Et d’un coup je me suis rendu compte que les qq fois où je me suis réveillé en sursaut, avec une décharge dans la tête, avec une envie de vomir n’était pas une gueule de bois mais des migraines. Je suis prend maintenant des triptan. En revanche mes migraines ce déclanche toujours quand je dors et très majoritairement le weekend. J’arrive à les calmer et les contenir, j’en est environ 1 par mois, ce qui est plutôt acceptable même si j’aurais aimé ne jamais en avoir