Ah la migraine! Comme on aimerait qu’elle nous laisse tranquilles parfois. La plupart d’entre nous sont résignés à vivre avec elle, mais mon Dieu qu’on souhaiterait tant avoir des passe-droits parfois, avoir une switch qu’on peut mettre à off temporairement, pour un événement important, pour une période difficile, pour un voyage, tiens!
Elle est bien bonne cette fameuse migraine pour empirer ou gâcher des moments, pour nous et parfois même pour les autres. Si seulement on pouvait l’endormir le temps d’un instant, juste une petite faveur qu’on ne demanderait pas trop souvent, il me semble qu’on le mérite amplement. Promis juré, on n’en abuserait pas!
Si seulement j’avais pu fermer l’interrupteur de mes neurones accablants juste avant de partir en voyage pour 17 jours. Le début de celui-ci aurait été tellement plus doux.
Jour 1 : migraine.
Prédictible, j’ai passé la nuit dans l’avion : j’ai dormi pas plus d’une heure et demie sur un vol de 8 heures, je suis mêlée comme un jeu de cartes côté décalage, j’ai faim et où l’on atterrit, il fait chaud et humide. Tempête parfaite pour ma vieille amie.
Jour 2 : migraine.
OK, pas encore tout à fait remis du décalage horaire. L’excitation du voyage n’a sûrement pas aidé non plus. On visite ce qu’on peut, on part tôt le matin pour profiter des heures les plus « fraîches » et on finit avec un après-midi de sieste et de repos. Demain, ça ira mieux.
Sauf que demain, ça ne va pas beaucoup mieux.
Sur les 7 premiers jours de mon voyage, 6 ont été accompagnés de douleurs, de limitations, de Triptans, d’anti-inflammatoires et de précautions. À ce stade, j’ai eu peur de n’avoir pas apporté assez de comprimés pour passer à travers tout mon voyage. Si ça continuait comme ça, ça allait être le cas.
Ce que j’ai fait pour ne pas succomber à la panique?
Sur 7 journées de voyage, 6 ont été accompagnées de douleurs, il y en a donc une où j’ai été libre de souffrances. S’il y en a une, il peut y en avoir 2, 3 et même les 10 jours restants, qui sait! La migraine est imprévisible. Et bien, elle peut tout autant l’être pour mon bénéfice!
En bref, j’ai focalisé mes pensées et mon énergie sur le positif. J’ai espéré un scénario plus prometteur pour le reste de mes vacances et j’ai continué à avancer comme si ce scénario était ma destinée. C’est ce qui allait arriver, point. Je n’allais pas manquer de comprimés et j’allais vivre plus de journées sans migraine qu’avec migraine, les jours à venir. Je ne pouvais rien changer à ma quantité restante de médicaments, autant mieux profiter de la vie que d‘anticiper une hypothèse, projeter un « peut-être ».
Que ce soit le hasard, l’habitude à la chaleur, la fin du décalage, la puissance de ma psyché ou le fait que j’ai finalement trouvé cette fameuse switch à mettre à off, le reste de mon voyage s’est déroulé ainsi. Je n’ai pas manqué de comprimés et j’ai heureusement eu plus de journées sans migraine qu’avec migraine.
Conditionnement positif
Et vous savez, cette façon de mettre mes pensées et mon énergie sur le positif n’a pas seulement fonctionné pour éviter de paniquer, ça fonctionne même pour mes souvenirs. Malgré le fait que j’écris cet article aujourd’hui et que je relate un début de voyage difficile, savez-vous ce dont je me souviens réellement de ces 7 premiers jours?
Je me rappelle avoir vu des paysages époustouflants.
Je me rappelle avoir mangé de la nourriture incroyable.
Je me rappelle avoir rencontré des gens super sympas.
Je me rappelle avoir vécu de belles aventures avec mon copain.
Je me rappelle m’être sentie privilégiée de vivre un tel voyage.
Je me rappelle avoir appris de nouvelles choses.
Je me rappelle avoir ricané, bougé, chantonné, eu le sourire aux lèvres (même si parfois il faisait mal).
On n’a peut-être pas le contrôle sur notre interrupteur de migraine, mais on a le contrôle sur ce qu’on décide d’y mettre de l’importance. Dans mes souvenirs, il n’y a de la place que pour du positif, le négatif lui, il peut rester aux oubliettes. Je peux décider ce dont je souhaite me souvenir de ce superbe voyage et c’est ce que je fais.
Je me souviens que j’ai eu la chance de visiter un pays outre-mer, de vivre des expériences que je ne revivrai probablement jamais. Pas que j’ai eu la frousse de manquer de Triptans !
-Marie-Eve