Sans contrefaçon

Par Maryse Loranger • Le 30 novembre 2023


Les personnes qui me connaissent me disent que je ne suis pas un exemple d’une personne qui vit avec la migraine. Ça ne parait pas, je n’en parle pas quand j’en ai une, je la gère et je l’accepte comme une alliée. Cette « complice » lève la main lorsque je me trouve dans une situation qui me rend inconfortable, mal à l’aise ou même dans une relation devenue toxique. Bien sûr que l’on pourrait parler de tous les déclencheurs qui entrent en ligne de compte dans l’apparition d’une crise de migraine pendant des jours. Si je m’en étais tenue à la liste interminable de déclencheurs, je ne vivrais plus. Toutefois, on pourrait s’attarder à l’observation des émotions ressenties par le corps et passant par la tête. Ces ressentis au creux du plexus qui nous rendent dingues tellement le cerveau roule et roule en boucle. L’anxiété… l’essoufflement… les doutes… les insomnies… les blessures du passé… l’évitement… les non-dits… l’auto-sabotage… ça vous dit? C’est le principe du drapeau rouge qui avertit d’arrêter, d’observer et de faire un choix plus en harmonie avec ma propre nature. Et plus ça fait mal et plus le besoin est criant!

Mais ce texte ne vise rien ni personne. Ce n’est qu’une réflexion d’un cheminement personnel afin de réfléchir à ce chemin qui nous est propre à chacun·e, car nous sommes tous et toutes uniques et merveilleux. De plus, ce sentier que nous empruntons nous appartient en propre. Il est conseillé de lire ce texte comme on ferait une dégustation de macarons. Il y en a de toutes les couleurs, de toutes les saveurs, avec ou sans gluten, avec ou sans sucre, avec ou sans gras.

Car sans contrefaçon, je suis folle des macarons!

L’acceptation

C’est une des parties importantes du parcours de guérison, et même si ça semble facile à dire, accepter réellement quelque chose est parfois bien difficile et prend du temps. On a des deuils à faire tout au long de notre vie. On peut penser à des membres de notre famille, des ami.es, des collègues ou quelqu’un qui a fait une différence dans notre vie et qui a quitté, trop tôt… car il est toujours trop tôt pour que la personne que l’on aime nous quitte. On peut aussi mentionner nos deuils de carrières professionnelles, de sorties sociales, d’activités sportives, de rêves ou projets… selon l’espace dans lequel nous nous trouvons. Quelqu’un m’a dit dernièrement que le deuil englobait l’idée de ce qui aurait pu devenir… et non ce qui est.

Percutant!

À partir de cette affirmation, j’ai décidé que l’acceptation pour moi, et c’est tout à fait personnel (rappelez-vous les macarons!), signifie que je reconnais et comprends la vérité ou les faits autant que j’en suis capable ou comme dit l’expression « autant que faire se peut ». C’est la vérité sur mes émotions, mon passé, ma douleur, ma grandeur, ma famille, mon humanité, les autres et les situations qui échappent à mon contrôle. C’est finalement avoir une pleine conscience de la réalité des relations et de mon vécu.

J’ai pris la décision de rendre aux autres ce qui ne m’appartient pas. Par exemple, j’accepte la réalité de la blessure de mes parents ou du trouble de la personnalité d’un ami très proche. J’accepte surtout que je ne puisse pas toujours obtenir ce que je veux, et que la vie est souvent dure. J’accepte mes limites tout en m’efforçant de renforcer mes forces.

Je réalise aussi que d’accepter ne signifie pas que je donne mon approbation ou que je vais continuer de subir ou tolérer l’inacceptable, ou pire que je ne me soucie plus de la personne/situation elle-même. Ça veut juste dire que je me priorise car j’ai déjà beaucoup offert. Que j’accepte la réalité pour ce qu’elle est et non pour ce que j’avais imaginé que ça deviendrait. Accepter ce qui est pour ne pas sombrer dans le déni ou l’acharnement.

Pour terminer

En conclusion, j’ajouterais que l’un des aspects les plus profonds de l’acceptation est l’acceptation de soi. Je réalise enfin que c’est ma capacité à trouver mes propres stratégies pour vivre avec quiétude et plénitude de qui je suis entièrement sans rejet, déni, regret, sabotage ou tentative de faire de moi-même quelque chose que je ne suis pas à cause d’une insécurité.

Prendre soin de nous c’est simplement ça. La guérison se produit une fois que nous pouvons abandonner notre histoire passée et accepter la vérité.

Car sans contrefaçon on a qu’une seule vie.

Avec douceur et espoir,

Maryse Loranger


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1 Commentaire
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Eliane Gaillard
Eliane Gaillard
il y a 9 mois

Whaou et bien vrai accepter. MERCI