Le DROIT à la JOIE

Par Mélissa Mitchell • Le 18 octobre 2021


Pendant des années, la migraine a volé la joie qui était en moi, qui ÉTAIT MOI. Trop de douleurs, trop de fatigue, trop de deuils. Puis, petit à petit, j’ai commencé à suivre ce que mon intuition me soufflait et à l’ÉCOUTER.

Ça a commencé par « j’ai envie d’apprendre le tricot ». J’étais au tout début de mon arrêt de travail. J’allais à un cours un matin par semaine, entourée de mamies trop parfumées. Est-ce que ça déclenchait des migraines, ces parfums? Oui. Mais, en même temps, je me sentais tellement bien, entourée de leur douce énergie, à apprendre un passe-temps calme et apaisant, que les bienfaits surpassaient l’inconfort.

Ensuite, j’ai exploré la création intuitive en testant plusieurs médiums : des pastels gras, secs, de l’acrylique, de l’aquarelle… alouette! Je ne les énumérerai pas tous, mais disons que mon inventaire personnel couvre pas mal toutes les allées d’un magasin d’art! Haha!

Et puis, l’année suivante, j’ai reçu un ordre péremptoire : je veux recommencer le baladi! Je n’ai même pas donné le temps à mon mental de rétorquer : « Oui, mais les bras dans les airs, ça va créer de la tension dans les épaules, ça va monter dans le cou, ça va déclencher des migraines… » J’ai illico recherché une école à Laval et le soir même je débutais mes cours. Je n’ai pas DU TOUT EU MAL, même le lendemain. Pourquoi? Parce que le désir venait de mon cœur et de mon corps, pas de mon mental.

Au fil des 7 dernières années, chaque fois que j’ai suivi mon intuition, chaque fois que j’ai entamé l’idée créative qu’elle me soufflait, j’ai nourri ma résilience. J’ai arrosé les semences de joie qu’elle couvait et je leur ai permis de fleurir.

Puis, lors de mon long combat avec les assurances qui ne voulaient plus soutenir mes prestations, tous mes efforts pour mon bien-être ont nui à mon dossier. « Ha! Ben si tu es capable d’aller à un cours de baladi, tu peux travailler! » J’ai dû retenir mes élans. On me faisait presque sentir honteuse d’avoir des moments de bien-être malgré la maladie. J’ai retenu d’innombrables élans de joie que j’avais envie de partager avec tous, ne pouvant risquer de m’exposer davantage.

Ensuite, j’ai atténué plusieurs parties de moi pour ne pas avoir l’air trop bien. Comme je partage mon expérience sur Migraine Québec, je me disais que si je montrais ma joie, on allait penser que je ne souffrais pas, au fond. Comment peut-elle prétendre vivre 25-30 migraines par mois et sembler si libre? Un indice… je partage davantage les bons que les mauvais moments… On a tous des journées horribles et des moments plus doux. Ce sont ces derniers que j’aime partager pour insuffler l’espoir des jours meilleurs.

Durant la période où je me débattais entre ce que l’assureur attendait de moi via les traitements en ergothérapie et ce que moi, je voulais pour ma vie, ma physiothérapeute m’a lancé : « On ne fera jamais de toi quelqu’un de gris pâle – gris moyen – gris foncé. »  Et là, j’ai compris que ce que j’avais de plus précieux au monde, c’était MOI. Et que moi, bien je viens en multicolore, de préférence avec des paillettes et un rayon de soleil qui me chatouille le visage.

J’en ai assez de me retenir. Ce que j’ai appris, dans les dernières années, c’est que la créativité nourrit ma joie et que ma joie me donne l’élan pour affronter la douleur. Suivre ce qui me fait vibrer est le meilleur traitement qui soit pour moi.

La Mélissa que je vois sur cette photo, elle incarne enfin qui elle est véritablement. Dans sa simplicité, dans sa lumière, dans sa créativité et dans sa joie.

Et toi, as-tu une photo de toi où tu te VOIS véritablement? Si tu as envie, partage-la dans Partage Migraine Québec pour qu’on puisse honorer celle ou celui que tu es!

–Mélissa


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2 Commentaires
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Soulard
Soulard
il y a 2 années

Merci pour ce témoignage inspirant.

Mélissa Mitchell
Mélissa Mitchell
il y a 2 années
En réponse à  Soulard

Merci beaucoup!!!