L’espoir invisible

Par Maryse Loranger • Le 21 septembre 2022


Une nuit d’encre

Ces derniers temps, mes nuits se sont écourtées comme si une force intérieure me soulevait du dessous du lit, détachant drastiquement mon ancrage du monde des rêves, du repos et du détachement. Ce matin n’est pas exceptionnel. C’est dès les trois premiers coups du matin, moment obscur comme le fond d’un lac à l’heure du crépuscule, que je ressens cette sensation de réveil, comme une urgence de bouger au plus tôt, comme une urgence de vivre. Malgré ma déception de ne pouvoir simplement me retourner et me laisser aller à la douceur et l’enveloppement de mes draps rafraîchissant jusqu’à l’aurore, je m’obstine à continuer ma nuit coûte que coûte. Je ne perdrai rien pour attendre… l’heure parfaite pour me lever. Le front ridé par l’effort à me laisser aller, les tensions corporelles épousant le rythme des acouphènes dans le tapis, je me bats avec les poings contre ce paradoxe à débuter ma journée alors que dehors, il fait une nuit d’encre.

 

L’aube et l’aurore

Puis je découvre en lisant un article aux minuscules caractères sur mon téléphone portable qu’au petit matin naît l’aube suivie de l’aurore. Deux temps, trois mouvements. Tout à coup, je ressens de l’espoir. L’impermanence de la nature collée à ma peau me fait découvrir les nuances de la lumière matinale passant du blanc au jaune avec les grâces d’une nouvelle journée remplie de promesses et de vie. Le temps que j’écrive ces quelques mots et le soleil est déjà dans son voyage de transformation me laissant deviner la projection de ses rayons à travers mon store horizontal au goût du jour, avec un fini imitation bois blanc. Beau, bon, pas cher, j’ai droit à ce miracle chaque jour. Pourtant, à mon réveil de 3 heures, j’ai fortement considéré cette insomnie indésirable comme un échec à mon ivresse nocturne. Et bien sûr, c’est tout à fait cela. Mon espoir est bien présent quoiqu’invisible aux yeux de quiconque porterait un regard en ma direction. 

 

L’espoir invisible

Comme je suis seule devant mon clavier, je peux ressentir toute la charge électrisante et combien mobilisatrice de l’espoir d’une journée comme je les ai toujours aimées… dans le passé. Un passé absent d’attaques de migraines. Un passé absent de symptômes envahissants et invalidants. Je fais donc une pause d’écriture et pars courir avec Loki, ma plus loyale amie poilue aux quatre pattes vives et agiles. Je hume l’herbe encore imprégnée de la rosée du matin, je vois les petites gélinottes huppées virevolter à la vue de notre foulée à six pattes et s’envoler vers la cime d’un pommier. Le monde de l’invisible n’est pas de leur ressort, pourtant j’ai l’impression de les voir bondir.

Tout comme l’espoir, la douleur est invisible. La migraine est invisible. Elle frappe dans nos vies sans invitation, sans permission, sans douceur. On la devine lorsqu’elle se pointe, on la sent lorsqu’elle nous martèle et qu’elle enflamme le tronc, les branches et même les racines de notre cerveau. On l’observe à la loupe lorsqu’elle tend vers son crépuscule avec grand soulagement suivi de la frayeur d’une nouvelle aube.

 

Je me donne la permission

Afin de faire battre l’invisible douleur en retraite, je décide d’employer mon arme la plus précieuse : l’invisible espoir consistant à éveiller tous mes sens. Je vous livre mes quelques affirmations qui me permettent, aujourd’hui, d’apprécier les mondes invisibles et d’en accepter la vérité ainsi que la cohabitation.

 

Je me donne la permission d’éveiller tous mes sens.

Je me donne la permission de percevoir le monde autour de moi par ce que j’entends, ce que je sens, ce que je goûte, ce que je vois, ce que je touche.

Je me donne la permission de percevoir le monde autour de moi par ce qui me touche par la beauté et l’émerveillement. 

 

J’espère que ces quelques lignes de réflexion bien personnelles vous inspirent dans votre quête de mieux-être, de mieux-vivre et de lumière. Si le cœur vous en dit, j’accueillerai avec bonheur vos commentaires et vos impressions.

 

Avec douceur, 

 

Maryse

 


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