Une quête de soulagement, et non de médicaments : quand des soupçons pèsent sur une demande de soins

Par Migraine.com • Le 17 octobre 2019


Par Holly Baddour · 7 février 2019

Article présenté avec l’aimable autorisation de Migraine.com. Cet article a été traduit de l’anglais avec l’autorisation expresse de Migraine.com/Health Union LLC et ne peut être copié ou reproduit sans son autorisation écrite.

Dans notre recherche d’un traitement contre la migraine, la plupart d’entre nous avons déjà été traités comme si nous tentions uniquement d’obtenir des médicaments. Cette situation, qui peut survenir au moment de trouver un nouveau médecin, de se rendre aux urgences pour une crise réfractaire ou d’obtenir une ordonnance, est souvent ressentie comme une accusation sourde : le migraineux est un accroc aux médicaments réduit à entretenir sa dépendance. Pourtant, son seul souhait est de soulager la douleur.

Le service des urgences : pas un endroit pour les migraines

Je crois que nous pouvons nous entendre pour dire que le service des urgences ne convient pas à une personne aux prises avec une crise migraineuse. L’éclairage intense et fluorescent, les bips perçants des moniteurs, les bébés en pleurs et l’attente interminable, autant de facteurs qui en font le dernier endroit où une personne souffrant de migraine souhaite se retrouver. Nous nous exposons à cette douloureuse surcharge sensorielle uniquement lorsqu’une crise de migraine insupportable ne nous laisse aucune autre option. Nous nous rendons aux urgences seulement lorsque nous sommes exténués, déshydratés et désespérés, et que rien n’a fonctionné dans notre arsenal personnel.

Se faire traiter avec suspicion

Je comprends bien la nécessité de demeurer vigilant dans le contexte actuel de la crise des opioïdes, mais j’aimerais que le personnel des urgences soit mieux formé à l’égard des souffrances des migraineux, afin de compter sur une meilleure compréhension de cette maladie neurologique complexe. Je sais que le personnel se méfie des personnes en quête de substances, mais je refuse de croire qu’il n’existe pas de moyens plus simples de s’approvisionner qu’en feignant des douleurs extrêmes et des vomissements, en attendant des heures dans un espace bruyant, puant et dépourvu de fenêtre ou en payant des frais hospitaliers exorbitants sans garantie d’obtenir des opioïdes ou d’autres narcotiques.

Plutôt que d’être traitées avec compassion, à l’image des personnes qui présentent un problème apparent comme une fracture, les personnes aux prises avec des migraines sont souvent accueillies avec une série de questions pleines de sous-entendus. Ces questions sont conçues pour tester nos affirmations à l’égard de la douleur. Elles portent sur notre protocole de traitement tant à la maison que lors de visites antérieures aux urgences. Si notre réponse implique un opioïde, nous pouvons pratiquement entendre l’exclamation intérieure du prestataire de soins (« Ah ah! ») pendant qu’il nous explique que ce type de médicament ne sera pas utilisé dans notre cas.

Un manque de formation spécialisée

Habituellement, les médecins des services d’urgence ont des connaissances générales dans un vaste éventail de disciplines, mais leur formation présente des lacunes dans certains domaines pointus. Dans certains cas, des médecins spécialistes sont appelés en renfort, notamment pour la migraine. Malheureusement, il n’y a que peu de spécialistes de la migraine dans le monde. Les médecins d’urgence doivent donc souvent compter sur l’avis de neurologues. Pourtant ces derniers, s’ils sont généralistes, peuvent avoir reçu une formation déficitaire sur la migraine et n’avoir aucune option de traitement à offrir.

Pour compliquer les choses, la communauté des spécialistes de la migraine et des neurologues ne s’entend pas sur la meilleure marche à suivre en matière de prévention et de traitement. Cela découle sûrement du fait qu’il existe une grande variété de types de migraines et de stratégies de traitements. Pour couronner le tout, peu de patients réagissent de la même façon aux médicaments.

Le problème des opioïdes

Le recours aux opioïdes dans un protocole de traitement de la migraine est un sujet particulièrement chaud et une source de forts désaccords parmi les spécialistes de la migraine, et ce, pour bien des raisons. Plusieurs sont d’avis que l’introduction de tels médicaments peut entraîner une transition irréversible d’un état de migraines épisodiques vers un état de migraine chronique. D’autres croient fermement qu’un tel traitement est le seul qui fonctionne pour certains patients, preuve à l’appui.

Des stratégies pour faire taire les accusateurs

Voici quelques approches permettant de faire taire les personnes qui vous accusent ouvertement ou inconsciemment d’être uniquement en quête de médicaments :

  • D’abord, établissez une relation avec un spécialiste des migraines. Il peut être difficile de trouver de tels médecins, étant donné la pénurie à l’échelle nationale, mais il ne faut pas abandonner les recherches pour autant. Les spécialistes sont les mieux formés pour évaluer cette maladie neurologique complexe qu’est la migraine. Un bon spécialiste des migraines travaillera avec vous pour établir une stratégie de gestion des crises de migraine persistantes et vous permettre d’éviter les services d’urgence.
  • Si vous devez vous rendre aux urgences, travaillez avec votre médecin (votre médecin généraliste si vous ne trouvez pas de médecin spécialisé) pour établir une liste d’interventions qui peuvent fonctionner pour vous ou qui ont déjà fonctionné dans le passé. Dans les cas de migraines réfractaires nécessitant une visite aux urgences, il pourrait être question de perfusion intraveineuse de plusieurs médicaments. Cela montrera aux médecins et aux infirmières que vous êtes préparé et que vous connaissez à la fois votre historique et vos besoins. Ayez en votre possession les coordonnées de votre médecin et la liste de tous vos médicaments.
  • Lorsque des médecins, des pharmaciens, des amis ou d’autres personnes semblent juger votre plan médical, rappelez-leur que vous êtes suivi par un médecin et que votre protocole de soins est entre vos mains et celles de votre médecin.

To read the original article in English, click here: Migraine.com


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