Élaborer un plan de sécurité contre le suicide

Par Migraine.com • Le 4 février 2015


Par Kerrie Smyres

Remarque : Cet aperçu de la façon d’élaborer un plan de sécurité contre le suicide est fondé sur l’expérience de l’élaboration de mon propre plan et sur les conseils que j’ai trouvés en ligne. J’y explique les étapes d’un plan de sécurité contre le suicide en tenant compte du point de vue particulier de la personne qui souffre de migraine. Cependant, il ne s’agit nullement de conseils sur la santé mentale car je ne suis pas une professionnelle de la santé mentale qualifiée.


Si vous avez déjà eu des pensées suicidaires ou si des images de suicide vous sont déjà venues à l’esprit, envisagez d’élaborer un plan de sécurité contre le suicide. Même si vous ne croyez pas que vous iriez jusqu’à passer à l’acte, préparer un plan de sécurité vous aidera à affronter ces pensées effrayantes et fera en sorte qu’il ne vous arrive rien.

Les plans de sécurité contre le suicide vous aident à reconnaître les signes avant-coureurs et à dresser une liste prioritaire de stratégies d’adaptation et de ressources de soutien qui vous aideront à contrer vos pensées et idées suicidaires. Ils sont conçus pour être suivis étape par étape; vous commencez par la première étape et vous progressez jusqu’à ce que vous sentiez que tout danger est écarté. Chaque personne élabore son plan à partir de ses propres besoins, de manière à ce qu’il soit adapté à ses exigences particulières.

Il est préférable d’élaborer votre plan de sécurité conjointement avec un thérapeute ou un conseiller. Un conseiller en prévention du suicide peut aussi vous aider à élaborer un plan de sécurité. Téléphonez au 1 866 277-3553 et faites savoir à votre interlocuteur que vous n’êtes pas en crise, mais que vous aimeriez qu’on vous aide à élaborer un plan de sécurité.

1re étape : Les signes avant-coureurs (pensées, images, humeur, situation, comportement) d’une crise.

S’il est important de connaître les signes avant-coureurs d’une crise, il est encore plus important d’y être attentif. Lorsque j’avais mes pires migraines et que je pensais souvent au suicide, je faisais toujours semblant de ne pas voir les signes avant-coureurs parce que leur prêter attention me terrifiait. Élaborer ou réviser votre plan de sécurité avec l’aide d’un thérapeute ou d’un conseiller en prévention du suicide peut vous être d’une aide précieuse pour apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs et à y répondre. Ils peuvent vous expliquer les pensées, les images, le processus mental, les humeurs et les comportements qui traduisent vos idées suicidaires. Être capable de reconnaître tous ces éléments vous aidera à déterminer plus rapidement quand vous devez mettre à exécution votre plan de sécurité.

2e étape : Les stratégies d’adaptation internes – Ce que je peux faire pour oublier mes problèmes sans devoir prendre contact avec une autre personne (technique de relaxation, activité physique).

La pleine conscience, la relaxation, la prière et la méditation sont les techniques qui me viennent à l’esprit lorsque je pense aux stratégies d’adaptation en « santé mentale », mais les simples distractions sont aussi une technique d’adaptation interne efficace. Écouter de la musique, jouer à un jeu, se pelotonner avec un animal de compagnie, s’adonner à une activité manuelle, lire, regarder la télé, écouter des balados, faire de l’exercice ou même faire des travaux ménagers sont toutes des distractions possibles.

Lorsque vous ajoutez vos stratégies d’adaptation à votre plan de sécurité, mettez celles qui sont le plus faciles ou qui risquent d’être le plus efficaces en tête de votre liste. Vous voulez vous assurer que les stratégies qui vous conviennent le mieux seront les premières que vous essaierez. De plus, si vos pensées suicidaires ont tendance à coïncider avec vos crises de migraine, choisissez des stratégies d’adaptation et des distractions que vous pouvez vous permettre même si vous avez la migraine.

3e étape : Les personnes et les contextes sociaux qui vous permettent de vous distraire.

Il s’agit des personnes à qui parler ou des endroits où aller pour vous sentir à l’aise et vous distraire sans parler de vos pensées suicidaires. Vous pourriez téléphoner à un(e) ami(e) qui raconte de bonnes histoires, assister à une séance de yoga ou aller vous entraîner, vous rendre à votre café préféré ou passer à votre lieu de culte.

Il s’agit d’un élément habituel de tout plan de sécurité, mais si vos pensées suicidaires surgissent au beau milieu d’une intense migraine, sortir, ou même simplement parler au téléphone, peut se révéler impossible. Une solution de rechange consisterait à dresser une liste d’amis ou de membres de la famille qui seraient prêts à venir vous tenir compagnie au moment d’une de ces crises. Il n’est pas nécessaire que vous leur disiez que vous avez besoin d’eux à cause de vos pensées suicidaires, mais simplement que vous avez parfois besoin de compagnie lorsque vous êtes très malade. Vous aimeriez peut-être qu’ils bavardent avec vous, vous tiennent la main ou regardent un film avec vous, ou peut-être que le seul fait qu’ils soient présents, en train de lire ou de jouer à des jeux sur leur téléphone, vous suffirait.

4e étape : Les personnes à qui vous pouvez demander de l’aide.

Pensez aux personnes avec lesquelles vous vous sentiriez à l’aise de communiquer lorsque vous avez des pensées suicidaires. Il peut s’agir de votre conjoint, d’un membre de votre famille, d’un(e) ami(e) ou d’un guide spirituel. Il est essentiel de choisir des personnes qui vous apporteront de l’aide et du soutien et qui éviteront d’alourdir davantage votre fardeau ou d’augmenter votre stress. Si possible, faites-leur savoir à l’avance qu’elles font partie de votre plan de sécurité. Ainsi, elles sauront qu’elles doivent vous rappeler immédiatement si elles reçoivent de votre part un message vocal affolé. En outre, s’il s’agit d’un rôle qu’elles ne se sentent pas à l’aise de tenir, elles pourront vous le dire. Vous voudrez peut-être aussi leur communiquer votre plan de sécurité pour qu’elles aient accès aux ressources qui peuvent vous aider à surmonter ce moment de crise.

5e étape : Les professionnels ou les organismes avec lesquels vous pouvez communiquer pendant une crise.

Si vous voyez un professionnel en santé mentale, vous pouvez inscrire ses coordonnées dans cette section. Il est important d’envisager également d’autres ressources au cas où la crise surviendrait après les heures de bureau ou au cas où votre thérapeute ne serait pas libre. Cette autre ressource pourrait être un établissement de soins d’urgence ou une salle d’urgence de votre région ainsi qu’un centre de prévention du suicide dont les services sont offerts 24 heures sur 24 (1 866 277-3553).

6e étape : Créer un milieu sûr.

Cette étape exige que vous vous interrogiez sur les moyens que vous envisageriez de prendre pour vous suicider, que vous vous demandiez si vous avez accès à ces moyens et que vous réfléchissiez ensuite à la façon de limiter cet accès. Dans le cas des pilules ou des armes à feu, on recommande habituellement de demander à un(e) ami(e) ou à un membre de la famille en qui vous avez confiance de les conserver dans un endroit sûr.

Les en-têtes en caractères gras qui décrivent chacune de ces étapes sont tirés du modèle du plan de sécurité contre le suicide du Suicide Prevention Resource Center.

Si vous avez actuellement des pensées suicidaires ou si vous envisagez de poser un geste autodestructeur, communiquez avec un centre de prévention du suicide dont les services sont offerts 24 heures sur 24. Leurs conseillers vous aideront à traverser la crise et à trouver des ressources pour que vous puissiez affronter vos pensées suicidaires à l’avenir.

Traduit de l’anglais avec l’autorisation expresse de Migraine.com. Cet article ne peut être copié ou reproduit sans l’autorisation écrite de Migraine.com/Health Union LLC.


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Fanny. F
Fanny. F
il y a 2 années

Merci pour votre travail, il est effectivement primordial de réaliser que la migraine est loin, très loin d’être un simple mal de crâne. La vie, professionnelle, la vie amoureuse, la vie de famille, la vie sociale…tout en es impacté quotidiennement. Courage à tous