Introspection : 2e partie

Par Maryse Loranger • Le 17 novembre 2022


« La migraine est une émotion qui ne demande qu’à être exprimée. La migraine me permet de comprendre l’intelligence du lien que je noue avec la vie et d’y apporter le changement nécessaire en passant par l’amour, la compassion et la douceur envers moi-même . »

Cette citation provient d’un extrait du texte Introspection qui a été publié le 21 octobre 2022 sur le site de Migraine Québec. C’est le sens que je donne à l’existence de cette maladie dans ma vie. Pour vous, lecteurs et lectrices qui en ont déjà lu le contenu, je vous emmène aujourd’hui dans ma suite de pas et de réflexions à la 5e et 6e minute de cet exercice. Pour les lecteurs et lectrices qui se retrouvent ici en ce moment bien présent, je vous invite à découvrir simplement la suite de ces réflexions que je me suis faites et dictées pendant une de mes activités préférées, le jogging dans la nature. Comme ces réflexions s’étalent sur 30 minutes, j’ai décidé de vous offrir et de vous partager des petites bouchées à la fois. Comme vous le savez, le cardio peut-être exigeant, mais dans ce cas-ci, c’est un cardio de l’âme, avec lequel j’ai fait UN, pour mieux me voir, me découvrir pour ce que je suis. Un être humain dont les dimensions physiques, psychologiques et émotionnelles s’articulent en mouvement en quête de sens vers la paix intérieure et l’absence de douleur. Car je ne le dirai jamais assez: la migraine est une émotion. La douleur est une émotion en mouvement. Une émotion qui ne demande qu’à être écoutée et à être exprimée. Mais surtout qui réclame toute l’attention de mon âme afin que je puisse trouver le chemin vers ma vraie nature. Mais ce blogue est truffé de mes pensées bien personnelles de la même manière que je mange mes betteraves en vinaigrette et que d’autres les aiment davantage nature.

Minute 5e

Il peut y avoir un décalage qui existe entre notre manière de vivre certains sentiments et la possibilité de les exprimer ouvertement. Et là, tout de suite, le corps parle et envoie les premiers signaux d’inconfort. Ça peut être par des pensées encombrantes et nuisibles ou directement dans le corps qui somatise l’émotion et la transforme en douleur. Peut-être faut-il nous accorder cet amour de soi? Un amour qui n’a rien à voir avec la fusion des amants à leurs débuts qui est un état irréel et parfois destructeur. Mais cet amour dans lequel on établit un lien privilégié avec soi où chaque pensée et chaque silence est recueilli sans y voir des fautes ou des erreurs. Un lien avec soi dont l’amplitude a quelque chose de musical et d’harmonieux comme les ailes transparentes d’une libellule. L’amour de soi est ce miracle de pouvoir s’écouter jusque dans nos silences et d’entendre en retour ce qu’ils nous livrent avec la même délicatesse et la même finesse que l’air qui soutient les ailes des libellules. 

Minute 6e

À chacun·e sa vérité. On détient tous et toutes les rênes de notre vie. Nous sommes tous et toutes uniques comme ces grands pommiers sous lesquels je cours présentement. Nous avons nos racines propres à nous  qui continuent de s’étendre dans le sol sous nos pieds, dans toutes les directions, à la recherche d’une source d’eau. Et nous avons tous et toutes nos branches qui s’étirent et poussent au-dessus de nos têtes, dans toutes les directions, en quête d’une source de lumière. L’énergie qui circule entre ces deux pôles rappelle notre propre énergie au centre de notre corps. Une énergie qui, tout en circulant dans les directions opposées, sert à nous stabiliser, à nous équilibrer et à nous recentrer malgré un environnement en constant changement. Peut-être devons-nous toujours faire circuler cette énergie en laissant aller ce qui ne nous sert plus? À la manière des arbres qui se dégagent de leurs feuilles lors de la saison d’automne, nous pouvons laisser tomber ces pensées qui nous ralentissent dans notre épanouissement et notre quête vers l’accomplissement de soi. Vers notre quête de sens.

J’ai vu un nid en ruine au sommet d’un grand arbre

Et cette vision était aussi douce

Qu’un cœur qui a fait son travail. 

– Christian Bobin

Conclusion

Cet exercice m’a fait du bien. Je suis encore la même humaine. Je détiens encore de vieux conditionnements qui viennent me surprendre lorsqu’ils apparaissent. Peut-être qu’avec ma conscience éveillée et ma lumière toujours vibrante, pourrai-je éradiquer du revers de la main ces doutes et ces peurs d’enfant aussi véritables que les ombres des branches d’arbre projetées sur les murs de ma chambre rose. Peut-être sera-t-il enfin possible de marcher, courir et respirer au-delà des possibles. Et à la manière de ce philosophe et auteur que j’admire tant, je peux affirmer apprécier mon alliée, la migraine chronique, comme une fabuleuse infortune. 

Avec douceur,

Maryse Loranger 

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Davalan
Davalan
il y a 1 année

Merci, c’est magnifiquement écrit et je suis heureuse de lire ce texte car j’ai ce type de réflexions sur mes émotions et ma migraine chronique. Je pense que je recherche toujours la clefs pour ne plus souffrir en me penchant sur mon rapport au monde et avec moi même, En cela la migraine me permet de me poser toutes ces questions, mais où sont les réponses ? Vous avez murmuré à mon oreille que je ne suis pas seule et là, ce matin j’ai compris sue j’avais la bonne clefs, celle des émotions ! Merci,