Pendant plusieurs années, mon travail et mes activités me poussaient à demeurer en ville, dans des milieux urbains. C’est à Montréal, grande ville pleine d’effervescence, que j’ai trouvé les ressources et les opportunités pour étudier, travailler et m’épanouir. Malgré tous les avantages que la ville a pu m’apporter, il n’y avait pas que des avantages à vivre en ville.
L’environnement social auquel je me sentais souvent confrontée est devenu une source de stress de par les exigences qu’il comportait. Le bruit, la circulation, les odeurs, le mouvement des citadins, le nombre toujours grandissant de piétons, de cyclistes, de voitures… bref, tous des éléments déclencheurs de crise de migraine. Les conditions de vie que j’avais pourtant choisies pour des raisons pratiques comme les services à proximité, le transport en métro et toutes les activités stimulantes devenaient, tout à coup, trop stimulantes pour mon cerveau et son hyperactivité.
Sans vraiment que j’en comprenne la progression ou que j’en ressente l’évolution, la migraine chronique faisait son entrée dans ma vie avec des conséquences comme de l’anxiété et quelques années plus tard la dépression. Ma vie a pris un tournant et elle m’a amenée à renouer avec la nature. Car même au cœur de la ville, la nature peut nous apporter un réconfort, une paix intérieure et une pause de l’esprit.
Dans ma jeunesse, j’ai toujours aimé me trouver en forêt, à faire des randonnées, à camper pour me réveiller avec le chant des oiseaux et les rayons de soleil plombant sur la toile de la tente. J’ai des souvenirs incroyables d’expériences de plein air, que ce soit par la vue des montagnes et ses vallées ou par la rencontre inopinée d’animaux sauvages. Cela dit, je pourrais vous raconter mes histoires en forêt dignes des plus belles histoires de pêcheur! Et je me suis souvenue que je ne vivais pas de crise de migraine malgré les efforts exigés par l’activité de plein air, la chaleur, le taux d’hydratation souvent moyen et une alimentation pas toujours optimale pour une personne comme moi si prompte aux crises de migraine. Et pourtant!
Ce qui m’amène à vous parler d’écothérapie. Ce que j’ai toujours appelé faire du plein air a un nom et c’est de l’écothérapie! C’est finalement la thérapie basée sur les bienfaits de se retrouver dans la nature ou l’utilisation d’un environnement naturel pour en tirer des bénéfices thérapeutiques pour la santé mentale et le bien-être. Merveilleux!
La nature, guide de bien-être
Au cours de ces dernières semaines et même ces derniers mois, j’ai vécu de grands bouleversements. Pour être apte à traverser chacune des journées qui ressemblaient à une course à obstacles sans fin, j’ai fait appel à la nature pour nourrir mon corps et apaiser mon esprit. Dans le chaos, j’ai fait le choix de m’abandonner à la quiétude d’un boisé, d’une marche le long d’une rivière ou à la présence enjouée de ma complice à quatre pattes, Loki, afin de m’aider à ralentir le rythme de mes pensées et à évacuer les idées sombres. Prendre un peu de temps pour moi chaque jour dans la nature à observer, sentir les odeurs, écouter les sons naturels et écouter ma vraie nature, m’a permis d’affronter avec résilience les obstacles placés sur mon parcours.
Le deuil que j’ai vécu en accompagnant ma mère en fin de vie, le deuil de ma vie de couple qui s’est passé au même moment ne sont que des exemples d’épreuves que la plupart d’entre nous ont vécues ou auront à surmonter à un moment ou à un autre de notre vie. Il y a des multitudes de deuils que les gens vivant avec la migraine ont à faire. Un emploi qui n’est plus possible, des activités sociales, familiales ou professionnelles à délaisser ou espacer et j’en passe. Il y a tant d’exemples de deuil. Si vos émotions vous submergent et que le poids des responsabilités semble lourd à porter, il y a fort à croire que la thérapie par la nature, l’écothérapie, puisse vous guider à travers les vagues et même à travers la tempête pour vous mener à bon port.
Avec douceur,
