Juger les autres

Par Maryse Loranger • Le 7 novembre 2023


Aujourd’hui, je vous livre une très courte réflexion sur le jugement et les peurs. Comme un découle de l’autre et vice-versa, je vous invite à lire ce texte comme on considère la question:

Est-ce l’œuf ou la poule? 

Dernièrement, j’ai fait un constat que je jugeais parfois les autres un peu vite et que j’y réagissais intensément. Comme si j’étais devant un danger imminent me guidant vers la fuite. Je réalise que j’ai tellement d’aspects à gérer avec mes crises de migraine, mes stratégies pour m’apaiser et mon énergie souvent claudicante, qu’il ne manque pas beaucoup pour que tout mon corps s’emballe devant tout signe d’inconfort. Mais je réalise aussi que ce comportement appris très jeune ne fait que me ramener vers un état d’isolement des autres. Pas une très bonne idée quand on sait à quel point l’être humain a besoin du contact social.

Bien qu’il soit humain d’évaluer les personnes que nous rencontrons sur la base de leurs propos, la façon dont ils les présentent et même leurs façons d’être, les conclusions auxquelles je parviens sont rarement épargnées par mes propres peurs et mes idées préconçues de ce qui devrait être « normal » ou « acceptable ». Mes peurs de me retrouver dans des schèmes du passé y sont pour beaucoup. Mes limites sont plus facilement atteintes. Mes sentiments de trahison à fleur de peau. 

Mais je me rends compte que mes jugements sont souvent incomplets. Par exemple, les questions soulevées par une personne proche de moi en mon absence concernant ma maladie « invisible » peut sembler être la preuve que cette personne est sceptique et les compliments d’une personne proche concernant mes cours peuvent être considérés comme un signe d’estime et de reconnaissance,ce qui n’est peut-être pas vrai. Au cœur de ma tendance à catégoriser et à critiquer, je retrouve souvent mes insécurités et mes besoins que tout soit clair et limpide. Surmonter mon besoin de me démarquer de ce que je crains ou de m’identifier à ce que je désire est une question de comprendre la source de mes jugements, puis d’explorer, voire mettre en pratique ma tolérance face aux incertitudes. Un travail à long terme!

D’où viennent ces jugements? C’est la question que je me pose. Je pense véritablement que les autres sont mes miroirs. Ce que je ne veux pas posséder comme « défaut », il se peut que je les voie chez les autres et cela peut venir me déranger profondément. Pourtant, après un certain temps, pour digérer mes incertitudes, je suis capable de retrouver mon centre, j’arrive à renforcer mon ouverture d’esprit en mettant des mots sur mes sentiments.

J’arrive donc à cette conclusion. 

Autant que nous ne voulions pas être jugé·es pour nos conditions de vie en tant que personne·s vivant avec la migraine et tout ce que cela comporte, reconnaître que nous avons nous-mêmes jugé, mais que nous avons été capable·s d’identifier la source de nos jugements est le premier pas vers un chemin de compassion envers nous-mêmes et envers les autres. 

Reconnaître que nous limitons notre conscience en évaluant les autres de manière critique peut nous permettre de dépasser beaucoup plus facilement nos impressions initiales ainsi que les réactions qui en découlent. Les jugements laissent rarement place à d’autres possibilités ou à l’ouverture.

Mère Teresa a dit : « Si vous jugez les gens, vous n’avez pas le temps de les aimer. » Si nous sommes prompts à juger les autres, nous oublions qu’ils sont, comme nous, des êtres humains. 

Comme je ne sais que très peu quels chemins les gens qui m’entourent ont parcourus avant notre rencontre ou pourquoi même ils sont entrés dans ma vie, je ne peux que me dire qu’ils y sont pour une excellente raison. Que ce soit pour me permettre de mieux me voir, de découvrir de nouveaux aspects de moi ou même de me guérir de certains sentiments envahissants du passé. Je ne peux que les remercier de passer dans ma vie, car leur présence est un réel cadeau à cœur ouvert. 

Je nous souhaite à tous et à toutes d’arriver à remplacer la critique basée sur la peur par de l’appréciation, afin de nous concentrer de tout cœur sur « l’étincelle » qui nous habite pour nous élever toujours plus haut et toujours plus loin.

Avec espoir,

Maryse Loranger


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5 Commentaires
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Louise Giroux
Louise Giroux
il y a 5 mois

Excellent texte, c’est un privilège de t’avoir dans nos vies 💛💖🩷

Edimestre
il y a 5 mois
En réponse à  Louise Giroux

Merci de votre commentaire!

Linda Guimond
Linda Guimond
il y a 5 mois

J’ai bien aimé lire votre texte. Finalement, on se ressemble tous et toutes un peu. Qui n’a pas jugé dans sa vie?