Le changement…

Par Maryse Loranger • Le 9 juin 2021


Puisqu’on ne peut changer la direction du vent,

il faut apprendre à orienter les voiles.

– James Dean

Le changement passe par des hauts…

Cette citation, je l’adore. Elle me parle beaucoup. Personnellement, je ne fais pas de voiles, de planches ou même de surf, mais dans ma jeunesse (ok vous n’avez pas lu ça) j’ai fait beaucoup de kayak. Pas du kayak compétitif ou acrobatique, mais j’aimais aller explorer des rivières, des lacs assez grands pour avoir du courant et surtout… la mer! Les vagues, la vue au loin de cette ligne d’horizon et l’impermanence du mouvement de l’eau m’apportent de l’énergie, inexpliquée je dirais. Une adrénaline suivie d’une drogue du bonheur à son plein potentiel, la dopamine.

Lorsque je me retrouvais en plein milieu d’un grand lac, seule avec ma volonté, mon chien assis en avant (j’avais un tandem et « Porto » était le capitaine du kayak!) et la force du vent qui m’empêchait d’avancer vers l’objectif, l’île au beau milieu, je me poussais comme pas deux. Les muscles des jambes, du dos, des abdos et des fessiers donnaient un coup de main aux bras pour faire avancer l’équipe du navire.

Cette expérience en kayak a été magique. Tout comme les nombreuses expériences de canoë, de hiking et de trekking qui m’ont fait voir et vivre des moments de connexion avec la nature et avec moi-même, des opportunités d’émerveillements immenses et de sentiment d’auto-accomplissement d’autant plus forts qu’ils seront à jamais inoubliables.

Pendant longtemps, j’ai entretenu cette énergie bien vivante face à tout objectif personnel, quel qu’il soit. J’ai valorisé cette façon de faire, car je la voyais d’un bon œil. Pour moi, la poursuite de différents objectifs représentait un défi positif, un sentiment de pouvoir pousser mes capacités plus loin et la joie d’avancer vers mes aspirations.

Le changement passe par des bas…

On aurait presque dit que les rêves que je poursuivais dérangeaient. Et cela m’a fait reculer, m’a remplie de doutes et de peurs de l’échec. Mais ces doutes et ces peurs, m’appartenaient-ils?

En me posant mille et une question sur pourquoi je ne me sentais pas bien malgré des accomplissements bien positifs, j’ai fait le choix d’ignorer mon malaise. Je commençais toutes mes phrases par « IL FAUT ME RENDRE JUSQU’AU BOUT ». Je visais la réalisation complète, sinon j’y voyais une défaite face aux autres. Pas question de m’arrêter. J’avais la ferme croyance que ce que je faisais m’apporterait la reconnaissance des autres face à une persévérance et une volonté qui deviendraient légendaires. « Chez nous, tout ce que l’on commence, on le termine même si c’est désagréable. Chez nous, si l’on s’engage à quelque chose, on va jusqu’au bout même si ce n’est pas motivant. Chez nous, il faut avoir une belle image. Chez nous, il faut faire comme si rien n’allait mal même lorsque rien ne va plus ». Conclusion, il n’y a pas eu de reconnaissance, d’encouragement ni même de tape sur l’épaule.

Le changement passe par l’amour de soi…

On peut être en action au maximum, réussir et ne pas atteindre nos objectifs si nous ne sommes pas dans le bon environnement. Car la réussite pour nous peut être un concept différent pour l’autre. Nous seuls avons le pouvoir de notre satisfaction et de notre pleine reconnaissance. C’est ce que j’ai appris. RÉUSSIR et ATTEINDRE SES OBJECTIFS peuvent être deux choses séparées. Alors pourquoi est-ce si difficile de bien les distinguer et se respecter dans l’écoute de nos objectifs?

 ​Dans nos vies personnelles ou professionnelles, il peut être un défi en soi d’exprimer et d’appliquer nos propres croyances basées sur nos propres valeurs, malgré que nous les ayons explorées et vécues pleinement. L’environnement dans lequel nous avons évolué est en partie responsable de cette situation. À d’autres moments, nous retournons nous-mêmes vers de bonnes vieilles croyances que l’on nous avait inculquées plus jeunes, de peur de déplaire et d’être exclus.

Cette peur d’exclusion du groupe ou d’un ensemble de personnes significatives faisant partie de notre environnement est naturelle, car c’est une réaction qui est ancrée dans le code de l’espèce humaine comme un prérequis pour notre survie.

Les croyances forment ni plus ni moins notre réalité. Elles nous ont été inculquées bien avant que nous ayons la chance de choisir si elles vibraient avec nous. Personne ne nous a demandé notre opinion. L’enfant accepte naïvement l’opinion des autres pour être accepté et aimé en retour.

Plus nous entretenons des pensées, des croyances et des peurs, plus fortes deviennent les voies neurales du cerveau par lesquelles elles sont véhiculées et plus concrètes deviennent ces croyances. Elles deviennent notre réalité! Le changement passe par l’amour de soi, point.


Je vous remercie d’avoir lu ce texte. Je vous invite à m’écrire vos impressions, commentaires ou vos idées. Ça me fait toujours plaisir de vous lire et de pouvoir vous écrire à mon tour!

 –Maryse


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4 Commentaires
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Michèle
Michèle
il y a 2 années

Bonjour Maryse,
Votre/ton texte résonne et raisonne très profondément. J’en ai les larmes au coeur. Je me revois rangeant du bois, bêchant le jardin de mes parents ou en kayak de mer… Pétrie de douleurs, mais cultivant l’espoir que l’on voit combien j’aimais donner pour faire plaisir et me faire aimer…

Hier, je disais justement à quelqu’un: « Aujourd’hui, je suis au centre de ma vie et de mes choix ». Ce n’est pas vrai que je vais m’empêcher de… pour pouvoir rencontrer une femme (je suis homosexuelle)… Non, ce n’est pas vrai! Cela fait 42 ans que je nie mes « maux de têtes »… pensant que je suis trop douillette! Et bien vous savez quoi!? Je crois, aujourd’hui, que peu d’humain accepterait de vivre avec les limites névralgiques de mon corps… Alors je me choisis, avec mes décisions, leur sagesse et leurs contradictions apparentes…

Merci pour ce beau texte qui me ramène à Rivière au Tonnerre, en kayak de mer… un phoque à 2 m dont j’entendais le souffle hypnotique…

Le changement en ressac nous fracasse et nous élève…

Maryse Loranger
Maryse Loranger
il y a 2 années
En réponse à  Michèle

Bonjour Michèle,
Merci pour ce partage. Celui-ci me touche beaucoup. Je suis heureuse que ça te ramène à de beaux souvenirs à Rivière au Tonnerre! Wow, j’ai été voir des images parce que je ne connaissais pas l’endroit. Faire du kayak là-bas a dû être magique! Tu as bien raison aussi. Je ne connais pas beaucoup de gens qui accepterait de vivre les douleurs et tous les symptômes qui nous accompagnent dans nos vies. Et ça, c’est bon de se le rappeler dans nos moments de doutes. Merci pour ces très beaux mots, sages et inspirés:  » Le changement en ressac nous fracasse et nous élève… » Comme c’est beau. Je vais écrire cette phrase et la garder tout près.
Merci du fond du coeur.
Maryse

Louise
il y a 2 années

RÉUSSIR et ATTEINDRE SES OBJECTIFS peuvent être deux choses séparées… voilà qui me parle tellement ! Se choisir plutôt que réussir dans l’œil des autres, c’est sûrement une clé du bien-être. Pas facile cependant de s’extirper de ses croyances encombrantes. Je crois que ça demande un certain courage !

Maryse Loranger
Maryse Loranger
il y a 2 années
En réponse à  Louise

Merci Louise pour ton commentaires et de partager tes impressions. J’aime beaucoup comment tu dis « les croyances encombrantes ». Cela apporte une belle nuance à l’expression « les fausses croyances ». C’est un peu comme un tiroir en désordre. Tout y est, mais on y trouve rien car trop d’objets encombrants. Un peu comme les arbres qui laissent tomber leurs feuilles en automne, on peut se donner la permission de laisser tomber ces pensées encombrantes qui ne font que nous ralentir et empêcher notre processus d’épanouissement. Ça demande du courage et une permission…de nous-mêmes.