Je suis quiet·e, tu es quièt·e, nous sommes quiet·e·s. Un mot si court qu’il en dit plus long que sa propre définition. Un mot de quelques lettres dont le sentiment surpasse de loin son antonyme. Le sens premier de la quiétude se manifeste par l’expression d’un sentiment de calme et de sérénité. Son second sens se définit par la tranquillité de l’âme. Sérénité, calme, paix, repos, apaisement, répondent tous présents·es à quiconque recherche à être quiet·e.
Avant de continuer votre lecture, ce texte est un blogue qui me sert à renforcer mes idées personnelles, à revoir mes valeurs et ma démarche pour vivre mieux, car comme vous, je vis avec la migraine chronique. Mes réflexions ne sont ni absolues ni parfaites, pas plus que ne le sont mes multiples recettes de pâte à pizza maison. Il vous est donc suggéré de prendre le tout avec votre grain de sel.
“ La quiétude, c’est le bien de ceux qui ont à jamais
choisi une part de leur destin,
et rejeté l’autre. ”
– Colette
Vous vous doutez bien quel serait le contraire de la quiétude ou ses nombreux antagonistes. On parle des sentiments inutiles, mais ô combien omniprésents pour les gens vivant avec la migraine: affolement, agitation, angoisse, anxiété, appréhension, bouillonnement, désordre, détresse, ébullition, échauffement, effervescence, effroi, emportement, exaltation, excitation, frayeur, inquiétude, malaise, préoccupation, souci, surexcitation, trouble.
“Ayoye tu m’fais mal
À mon coeur d’animal
L’immigré de l’intérieur
Tu m’provoques des douleurs
Tu m’fais mal au cœur.”
– Offenback
Les mots me manquent devant ce qu’est le quotidien de milliers de personnes, cette communauté d’humains dont je fais partie, vivant jour après jour, année après année, avec des douleurs invisibles et qui n’ont d’autres choix que de côtoyer ces sentiments perturbateurs de la quiétude. Ces états qui, tel un champ de mines, empêchent de se projeter vers l’avant inculquent la peur et la crainte de la prochaine crise explosive et de l’implosion intracrânienne jusqu’à la compression du nerf optique obstruant toute vision du monde et de soi. Comment trouver la paix de l’âme, cet état privilégié essentiel à la vie à travers tous ces obstacles? Je n’ai pas de réponse claire. Ma gorge se noue juste d’y penser, mes yeux s’embuent, car trop souvent, cette lutte sans merci et sans but prend absolument tout de moi. Depuis peu, j’ai réalisé que ma quiétude est ce qu’il y a de plus fondamental. Grâce à elle, je peux voir la beauté du monde partout malgré tout. Que ce soit à travers mes yeux qui se posent sur ce couple de cardinaux qui jouent leurs danses de séduction dans ma haie de cèdres ou à travers la symphonie du vent dans les branches nouvellement ornées, ou encore l’odeur parfumée des fleurs de pommiers. Les bonheurs tout simples mais vrais sont là tout près. Et je peux m’en enivrer en toute quiétude avec ou sans mes malaises, car je sais que malgré la nature fugace des bonheurs, je peux retourner en moi pour y cueillir ma quiétude à nouveau qui elle, n’attend que mon attention.
Pourquoi ne parle-t-on pas plus de l’âme? On lit et on entend si souvent des chroniques prônant le bien-être du corps et du mental. Bien sûr! C’est merveilleux si on peut s’harmoniser ainsi. Mais pourrait-on considérer aller plus loin? Plus profondément en nous se trouve notre espace intérieur et c’est à cet endroit que l’on a la possibilité de prendre de l’expansion pour accueillir davantage cette liberté de vivre le réel lâcher prise, la réalisation de soi de l’intérieur vers l’extérieur et le sentiment d’émerveillement de l’enfant qui voit pour la première fois. Plonger tête première en cet espace intérieur, c’est s’offrir de plein droit cet état de grâce en toute sécurité. Je sais, je sais. Pas si simple. Nous sommes tous et toutes tellement conditionnés·es à vivre d’une certaine façon. À suivre la voie de notre égo plutôt que notre voix intérieure. Celle qui est reliée au cœur. Certes, c’est lorsque je me sens en sécurité que je retrouve ma quiétude. C’est lorsque je me sens en pleine quiétude que j’ai accès à mes réponses pour mieux naviguer dans cette vie.
Pas si simple d’aller dans notre espace intérieur, mais pourtant, je me pose la question: si j’y faisais davantage d’espace, mes peurs et mes fausses croyances deviendraient-elles plus petites et pourraient-elles même rapetisser assez pour disparaître? Est-ce que mon espace intérieur serait à l’image de notre espace intergalactique qui prend toujours de l’expansion et dont les limites de mouvement sont inexistantes? J’aime croire que cela est possible et que je suis non seulement le mouvement, mais l’espace entre mes mouvements. J’aime pratiquer une attention remplie de bienveillance pour les silences entre mes respirations. Ces petits moments de rien qui existent pour une seule et unique raison: l’expansion de mon âme, un acte d’autodétermination nécessaire pour ma santé et pour vivre le reste de ma vie en toute quiétude jusqu’à mon dernier acte. Ne suis-je pas née à l’image de cet univers auquel j’appartiens?
“ Gardons l’esprit libre, c’est l’unique quiétude
la vraie, la seule vraie. ”
– Claude Jasmin
Beaucoup de questions, une seule réponse. Carpe diem!
Avec douceur et légèreté,
Maryse
Consultez aussi :