Le poids de la migraine

Par Maryse Loranger • Le 27 avril 2021


Dans quelques semaines, nous serons enfin en juin. Un mois pour sortir dehors, prendre de l’air, boire un verre sur la terrasse ou faire du sport, jardiner, se promener et revivre. Pour plusieurs d’entre nous, c’est le mois dédié à la conscientisation de la migraine. Bien oui, ça existe!

Personnellement, j’insiste sur le fait que c’est le mois pour conscientiser Pierre, Jean, Jacques sur la réalité que vivent les personnes qui subissent quotidiennement les multiples conséquences associées aux crises de migraines, le tout plus souvent qu’autrement dans le plus grand silence.

En étant le sujet de première ligne depuis maintenant plus de… aille… très très longtemps, et ayant obtenu le titre de migraineuse chronique emeritus depuis maintenant 7 ans, je peux vous en parler avec confiance car je sais vraiment de quoi je parle.

Bien sûr, ce texte est basé sur une histoire vécue… la mienne.

Je vous parlerai du poids de la migraine mais, principalement, du poids que l’on doit porter face aux autres et ce faisant, en trois actes.

ACTE 1 – Le poids des autres

Ça me fascine toujours de voir des gens qui n’ont jamais eu d’attaque de migraines ou de céphalées de leur vie me conseiller sur ce que je devrais prendre, manger, faire ou ne devrais pas prendre, ne pas manger ou ne pas faire.

Ah ouain? C’est pas fini ça, tes migraines? Tu ne prends pas de médicaments pour ça? Ça doit être la fatigue. Tu ne manges pas ça? Pourquoi tu ne manges pas ça? C’est bon pour la santé pourtant. C’est fait juste avec des bons ingrédients… et j’en passe!

Au début, je les écoutais malgré mon très grand agacement.

Puis je répondais que je savais tout ça avec un peu plus d’impatience.

Plus tard, j’ajoutais que j’avais déjà essayé bien des solutions avec un ton qui veut dire, on peut parler d’autres choses s.v.p.?

Ensuite, j’ai tenté la stratégie de l’éducation des gens en leur parlant de mes lectures et de mes démarches pour ainsi rendre le tout plus constructif. Un peu d’éducation ne peut faire que du bien.

Mais bon, c’est devenu rapidement épuisant, car la dernière chose que l’on veut faire lorsqu’on fait des migraines, c’est en parler, argumenter sur le sujet, justifier nos choix de traitements. Sinon, on se voit terminer quelques minutes plus tard avec la migraine, la bête noire qui avait été le fameux sujet de conversation au départ.

« N’aurait-on pas pu parler de la pluie et du beau temps comme tout le monde? »

ACTE 2 – Voir les choses sous une autre perspective

 Bien sûr! Il y a toujours des solutions.

Premièrement, savoir et reconnaître que chaque personne est unique aide beaucoup.

Toutes les crises de migraines sont vécues différemment et les moyens pour les gérer sont tout autant diversifiés.

Nos stratégies sont vraiment personnelles et sont variables dans le temps également.

Tout est impermanent.

Un ensemble de stratégies fonctionnent bien pendant un certain temps puis, comme nos systèmes physiques, psychologiques et émotionnels changent perpétuellement, nos stratégies devront aussi s’adapter à ces nouvelles réalités qui ont de nouveaux besoins.

Et ainsi va la vie! Ça, c’est quelque chose d’intéressant!

Voir les choses sous cet angle nous permet une plus grande ouverture aux conseils des autres car qui sait, peut-être que nous en aurons besoin à un moment donné? Ça donne aussi l’occasion de guider les gens curieux vers les sources d’information traitant de la migraine et des céphalées.

 Ça se glisse bien dans la conversation…

 « Ça alors, je suis contente que vous vous intéressiez à ce que vivent les personnes aux prises avec cette maladie génétique-neurologique! Vous connaissez Migraine Québec? »

ACTE 3 – Mettre sa limite

 Quelqu’un vous parle de migraine.

Vous n’avez aucune envie d’en parler?

Vous en avez assez de les subir et c’est tout à fait normal et sain!

Pourquoi ne pas profiter de cette belle opportunité pour établir vos limites.

Changez le sujet!

Parlez de votre animal préféré ou de votre découverte de cabane à sucre en ligne, locale et tellement sympathique! (J’en parle parce que j’ai totalement adoré le concept de Ma cabane à la maison. Tellement le fun!)

Ou encore, coupez court à la conversation et continuez avec votre journée telle que vous l’avez planifiée! (Allez vous chercher des sushis ou prenez du bon temps pour faire ce que vous aimez!)

N’oubliez pas de planifier votre journée. C’est très bien d’être poli et vous le serez quand même que vous décidiez de quitter une conversation pour vaquer à des occupations qui vont vous faire du bien plutôt qu’un échange qui vous prend de l’énergie inutilement.

De plus, chaque bonne minute sans douleur est importante!

Alors go! On va faire ce qui nous fait du bien!

Maryse


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