Vendre mon âme au Diable

Par Kim V. • Le 11 février 2022


La semaine dernière, j’ai voulu vendre mon âme au diable; oui, oui, au diable. J’ai voulu faire un pacte avec Satan, comme dans la légende de la chasse-galerie, vous savez? Les bûcherons qui souhaitaient aller fêter le jour de l’An avec leurs familles et qui sont partis dans leur canot volant. Même principe dans mon cas, sauf que je ne désirais pas vraiment aller faire le party.

Depuis quatre jours, j’étais aux prises avec une céphalée de rebond ou médicamenteuse, comme vous voulez. Si vous n’avez jamais vécu cette charmante expérience, je vous explique rapidement. Disons que vous avez des crises de migraine assez souvent et que chaque fois, vous prenez un médicament pour vous soulager : Ibuprofène, triptan ou je ne sais quoi d’autre.

Le problème est que plus on prend de la médication, et plus le risque de céphalée de rebond augmente. Dès que l’effet d’un médicament diminue, ces maux de tête supplémentaires se pointent. On reprend de la médication pour les contrôler, d’autres maux de tête s’ensuivent. Voici que commence le cercle infernal.

Pour mettre un terme à cette torture, il faut se sevrer du médicament que l’on a pris trop souvent. Si vous avez la possibilité de parler à votre médecin, il peut vous prescrire une médication qui vous aidera à passer au travers de ce sevrage. Si ce n’est pas le cas, vous devrez faire comme moi et chercher des alternatives.

Il y a quand même quelques options qui ne sont pas de l’ordre de la pharmacopée et qui peuvent très bien vous aider. Aller marcher tranquillement, sans trop pousser la machine, faire la sieste, mettre du chaud ou du froid à l’endroit qui vous fait le plus mal, faire du yoga ou de la méditation. Pour moi, cette fois-ci, ces options ne MARCHAIENT PAS; désolée pour les majuscules, il fallait que ça sorte.

Comme je l’ai dit précédemment, j’ai voulu vendre mon âme au diable, en fait pas vraiment mon âme parce que j’y tiens quand même un peu. Par contre, j’offrais les âmes de mes voisins, une aubaine, deux pour un. En plus, c’étaient des candidats idéals pour l’enfer, ils crient et se chicanent constamment. Justement, quand Satan a pris connaissance de mon offre, il m’a dit : « Cette offre est refusée. » Je me retrouvais à la case départ.

Il ne me restait qu’une solution envisageable, aller à l’hôpital. Quand on a une vilaine, une très vilaine migraine et qu’on va au centre hospitalier dans ma ville, habituellement, on est vu assez rapidement par un médecin. On nous envoie dans une salle sans qu’on ait à attendre trop longtemps. La lumière est tamisée, on peut s’allonger et, à partir de là, attendre de voir le médecin n’est plus un problème majeur.

Lors de ma visite à l’urgence, un détail assez important m’a échappé : la COVID-19 et le manque de personnel dans les hôpitaux. C’est sans prendre ceci en compte que je me suis fait reconduire à l’hôpital à une heure du matin, en pensant naïvement que je serais ressortie en moins de quatre heures. Si j’avais porté attention, j’aurais sûrement entendu le diable se tordre de rire, c’est certain qu’il se foutait de ma gueule.

Super, il n’y avait presque personne dans la salle d’attente de l’urgence. Je passe au triage et j’explique ma situation à l’infirmière. Évidemment, elle remet un peu en question mon diagnostic de migraine de rebond. J’aurais pu avoir googlé des symptômes à la pige pour m’inventer une céphalée médicamenteuse, on ne sait jamais. Si seulement elle savait qu’après plus de 40 ans de migraine, on devient expert de sa douleur. Il est fort à parier que la pauvre n’était probablement pas encore née quand j’ai eu ma première crise. Elle inscrit à mon dossier les infos récoltées, tension artérielle, température et poids et mine de rien,  je lui dis au passage qu’habituellement, on me passe entre deux patients et que je vais dans une salle rapidement. Madame me répond : « Non, ce soir y a pas de salle. »  Et elle me retourne dans la salle d’attente. Cette fois-ci, je l’ai bien entendu, le salopard de Satan qui s’esclaffe.

Les néons blancs et trop brillants me faisaient l’effet du sabre laser de Dark Vador dans mes yeux. J’ai essayé de me convaincre que mon temps d’attente ne serait pas long. Après deux heures interminables, trop de lumière et trop de bruit, j’ai abdiqué et suis retourné chez moi, où je pouvais au moins contrôler mon environnement.

Une douche très chaude à trois heures du matin et un Pepsi Zéro plus tard, la douleur a commencé à diminuer. Qui aurait dit que la solution était aussi simple, du moins cette fois-ci.

Comment se passent vos céphalées de rebond? Arrivez-vous à les gérer et à vous gérer? Une chose est certaine, la prochaine fois que je parlerai à mon neurologue, il faut que je pense à lui demander de me donner une solution d’urgence, parce que je ne peux même pas compter sur Satan pour m’aider.

Kim V.


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2 Commentaires
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Marie Guertin
Marie Guertin
il y a 2 années

Comment je gère mes COM? J’essaie d’étirer le plus possible le prochain moment ou je dois prendre un autre médicament (alimentation, café, marche dehors), j’alterne entre (zomig, tylenol, advil) et je diminue les doses le plus possible (demi-triptan). Habituellement je réussis à m’en sortir en quelques jours.

Kim Verreault
Kim Verreault
il y a 2 années
En réponse à  Marie Guertin

J’ai commencé à faire pareil, si non ça devient invivable.