Mieux vivre avec la migraine

 

Lorem
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Ensemble, améliorons notre qualité de vie.

Vivre avec le jugement

Par Chantal

 

Comme personne migraineuse, il peut m’arriver de devoir faire face aux jugements des autres. Je fais partie de celles qui ont la chance d’être assez outillées pour bien le vivre ou réussir à bien expliquer ce que je vis et le faire comprendre à mes proches.

Dans mon parcours avec la maladie, il y a une chose que j’étais moins bien outillée à vivre. Cette chose était plus blessante pour moi que le jugement des autres. C’était mon propre jugement face à moi-même et face à la maladie.

Dans mon cheminement d’acceptation de la maladie et de moi-même, j’ai accepté que la maladie fasse partie intégrante de qui je suis. Ce n’est pas une défaite. J’ai même l’impression que cette maladie est la clé qui m’a permis de mieux me connaître et de m’accepter telle que je suis.

Voici, brièvement, comment la maladie m’a permis de mieux m’aimer :

Tranquillement, au cours des derniers mois, j’ai pris conscience que je m’étais fixé des visions de ce à quoi ma vie devait ressembler pour une personne vivant avec la migraine chronique et de ce que je devais être capable de faire en fonction de « mon évaluation » de mon niveau de douleur du jour.

Je trouve que c’est vraiment bien, les objectifs pour les personnes malades, car ils permettent de se motiver et d’améliorer nos capacités. Je crois que c’est important.

Mais qu’est-ce qui arrive quand je n’atteins pas mes objectifs? Si je me suis forcée et que je n’arrive pas à atteindre mon but, suis-je fière de moi, d’avoir essayé, ou est-ce que je me tape sur la tête pour avoir fixé un objectif trop haut?

Mais qu’est-ce qui arrive quand je n’atteins pas mes objectifs parce que j’ai décidé de me reposer bien avant de dépasser mon point de rupture? Est-ce que je me tape sur la tête pour ne pas avoir assez poussé et pour avoir rendu les armes beaucoup trop tôt? Suis-je fière de moi pour avoir pris du repos avant qu’il soit trop tard?

En pratiquant l’art de l’observation sans jugement et la méditation, j’ai réalisé qu’il m’arrivait rarement d’être confortable avec mes choix. Je me jugeais d’avoir trop poussé ou d’avoir rendu les armes trop rapidement. J’ai également réalisé que j’écoutais très peu ce que mon corps et mon cœur me dictaient.

Et si cela faisait partie de moi et peut-être même de ma maladie d’avoir de la difficulté à reconnaître mes limites? L’une des caractéristiques de la migraine n’est-elle pas, justement, que nous passons à travers différents stades au cours d’une même crise?

J’ai commencé à écouter de plus en plus mon corps et mon cœur. Par moment, c’était agréable de me donner des permissions et de m’écouter. Il y a cependant des permissions vraiment difficiles et même déprimantes. Me permettre de ressentir la fatigue sans la fuir. Me permettre de me dire que je trouve une journée, une semaine et même deux semaines difficiles.

Tranquillement, je suis de plus en plus douce avec moi-même. J’accepte que j’entretienne des jugements face à ma maladie et à moi-même. Je réalise aussi que la maladie me permet de cheminer.

La migraine est une maladie bien complexe que la science ne comprend pas encore complètement, même s’il est maintenant prouvé qu’elle est d’origine génétique et neurologique. Alors, je me donne aussi le droit de ne pas toujours bien comprendre mes besoins.

Le chemin de la douceur intérieure, que je prends tranquillement, m’aide à m’affirmer sans vivre de culpabilité.

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