Quel impact la sensibilisation centrale
a-t-elle sur la migraine?
Des études scientifiques évoquent la possibilité que les crises de migraine à répétition puissent amener des changements dans les connexions du cerveau. Ces changements peuvent ensuite mener à ce que les épisodes de crises soient déclenchés plus facilement.
Les personnes qui vivent avec la migraine sont 3 fois plus à risque de développer la sensibilisation centrale que les personnes qui ne vivent pas avec cette maladie. L’observation d’imagerie médicale de cerveaux migraineux dévoile des altérations structurales et fonctionnelles présentes même entre les crises. L’importance de ces altérations est directement proportionnelle à la fréquence et à l’intensité des crises, ainsi qu’à la durée de la maladie. Des recherches récentes suggèrent que la sensation de douleur pendant 24 heures est suffisante pour initier des changements dans le cerveau! Ces changements ont un impact sur le développement de syndromes de douleur chronique, par exemple, un seuil de douleur abaissé. Cela signifie que le cerveau déclenche une crise de migraine plus facilement, et plus rapidement : il reconnaît les contextes ayant causé des crises dans le passé et aussitôt que des conditions similaires sont réunies, hop!, il poursuit sur le chemin alors emprunté. Il devient expert pour déclencher des crises, et au fil du temps, la personne devient de plus en plus sensible à la douleur.
Si les chemins neuronaux fréquemment empruntés se renforcent et s’automatisent, l’inverse est aussi vrai : moins les chemins neuronaux sont utilisés, moins ils sont efficaces et d’autres chemins peuvent être empruntés. C’est ce qui explique par exemple l’oubli d’une langue seconde apprise et maîtrisée, mais qu’on ne pratique plus au quotidien. La sensibilisation centrale est donc réversible. Grâce à l’IRM fonctionnelle, des études récentes ont pu observer les changements dans la structure du cerveau des patient·es qui sont passés d’un état de migraine chronique à un état de migraine épisodique.