Mieux vivre avec la migraine

 

Céphalée
de Horton

La reconnaître, la traiter

La céphalée de Horton se nomme aussi algie vasculaire de la face ou cluster headache en anglais. Il s’agit d’une maladie qui touche 4,3 hommes pour une femme.

Signes et symptômes

La céphalée de Horton est caractérisée par des crises de douleur très intense, d’un seul côté du visage, en général autour de l’œil, dans la tempe, mais parfois aussi dans les dents, l’oreille et le cou.

Les crises durent généralement entre 15 minutes et 3 heures.

Elles sont souvent accompagnées de différents symptômes du même côté de la douleur : 

  • larmoiement,
  • congestion nasale,
  • écoulement du nez,
  • fermeture de la paupière,
  • rougeur de l’œil.

Une transpiration du front ou du visage ou un rétrécissement de la pupille peuvent également survenir, toujours du même côté que la douleur.

Les patients ont tendance à être agités et irritables durant les crises.

Fréquence des crises

Le nombre de crises varie de 1 par 2 jours à 8 par jour. Les crises surviennent parfois aux mêmes heures régulièrement, souvent la nuit. Elles viennent par périodes de quelques semaines ou mois, parfois durant certaines saisons.

Plusieurs personnes ont une forme épisodique de la céphalée de Horton, c’est-à-dire qu’elles ont des crises pendant plusieurs semaines consécutives, puis vivent une période de rémission de plusieurs mois. Dans les cas chroniques, les crises surviennent de façon récurrente sans période de rémission significative.

Déclencheurs

L’alcool peut être un déclencheur des crises de céphalée de Horton.

Causes de la céphalée de Horton

La cause exacte de la céphalée de Horton est inconnue. La théorie la plus plausible à ce jour concerne une glande du cerveau qui se nomme l’hypothalamus. Cette glande contrôle les cycles éveil-sommeil et la sécrétion de plusieurs hormones. On pense que quelque chose en lien avec l’hypothalamus déclenche la crise qui active les structures responsables de la douleur de la face, avec une réaction réflexe qui entraîne le larmoiement, la congestion nasale et les autres signes et symptômes associés.

Diagnostic de la céphalée de Horton

La céphalée de Horton est une maladie peu connue. Certains de ses signes et symptômes s’apparentent à d’autres conditions, par exemple une douleur dentaire ou une sinusite. Pour ces raisons, le diagnostic de la céphalée de Horton peut être retardé.

Différences entre la céphalée de Horton et la migraine

La céphalée de Horton et la migraine sont deux maladies qui se ressemblent, mais qui se traitent différemment. C’est pourquoi il est important d’avoir le bon diagnostic. Cependant, il est possible d’être touché·e à la fois par la migraine et la céphalée de Horton. Dans un tel cas, il faudra apprendre à distinguer les deux types de crises puisqu’elles se traitent différemment.

En savoir plus sur la migraine

Symptômes de migraine et
de la céphalée de Horton

 

  Migraine Céphalée
de Horton
Localisation de la douleur
  • Habituellement d’un seul côté de la tête
  • Parfois toute la tête
  • Toujours d’un seul côté de la tête, principalement autour d’un œil ou au niveau d’une tempe
Caractéristiques de la douleur
  • Souvent pulsatile (comme des coups répétés)
  • Intensité modérée à sévère
  • Augmente avec les activités routinières (ex. : marcher, monter un escalier, etc.)
  • Douleur profonde et continue
  • Intensité sévère à extrême
Durée d’un épisode
  • 4 à 72 heures
  • 15 minutes à 3 heures
Symptômes associés
  • Nausée et vomissement
  • Sensibilité aux sons et à la lumière
  • Possibilité d’aura (symptômes visuels, sensitifs ou langagiers)
  • Du même côté de la douleur, présence de larmoiement, de rougeur de l’œil, sensation d’avoir le nez qui coule ou l’oreille pleine.
  • Sentiment d’agitation et d’impatience

Hérédité et génétique

La céphalée de Horton n’est pas considérée comme une maladie génétique. Il existe de rares cas familiaux, mais la plupart du temps il n’y a pas de transmission héréditaire.

Risques de complications

La céphalée de Horton a tendance à s’améliorer avec le temps, surtout après l’âge de 60 ans. Elle n’augmente pas le risque de paralysie, de convulsions ou de complications au cerveau. Les crises n’abîment pas le cerveau, même si elles sont très douloureuses. Il n’y a pas de lien connu avec des anévrismes ou d’autres malformations. La céphalée de Horton peut être associée avec des tumeurs bénignes de la glande hypophyse.

Traitements de la céphalée de Horton

Traitement de crise : pour stopper la douleur

Les crises de céphalées de Horton se traitent habituellement avec un médicament de la famille des triptans ou par oxygénothérapie.

Le triptan généralement le plus efficace pour soulager une crise est le sumatriptan sous forme injectable (Imiject). La formulation injectable agit plus rapidement, c’est pourquoi on la préfère généralement à une autre forme. Toutefois, le sumatriptan existe aussi sous forme de vaporisateur nasal (Imitrex), tout comme le zolmitriptan (Zomig), un autre triptan utilisé pour soulager la céphalée de Horton.

Il existe cependant certaines contre-indications :

  • Maladies cardiovasculaires ischémiques
  • AVC
  • Angine de Prinzmetal
  • Hypertension artérielle mal contrôlée

L’oxygénothérapie, quant à elle, consiste à administrer de l’oxygène par un masque afin de soulager la crise. Au Québec, il est possible d’avoir accès à l’oxygénothérapie à domicile grâce au Programme national d’oxygénothérapie à domicile. Les frais sont assumés par le Programme, il n’y a donc rien à débourser par le ou la patient·e.

Certaines personnes vivant avec la céphalée de Horton font aussi de l’apnée du sommeil. Par contre, on ne recourt pas à la même oxygénothérapie dans ces deux cas. Pour la céphalée de Horton, on utilise un ventimasque, avec lequel le ou la patient·e inspire activement l’oxygène concentré. Pour l’apnée du sommeil, on utilise un CPAP (ventilation à pression positive continue). Cet appareil pousse l’air dans les poumons de la personne endormie avec des voies respiratoires bloquées.

D’autres traitements pharmacologiques peuvent être tentés si les triptans et l’oxygénothérapie ne sont pas efficaces ou sont contre-indiqués. Ces traitements sont généralement moins étudiés (par exemple, l’utilisation de lidocaïne intranasal).

Traitement préventif : pour réduire le nombre de crises

Un traitement préventif peut être débuté pour diminuer la fréquence des crises. L’agent de première intention est le verapamil (Isoptin). Un ajustement graduel de la dose est nécessaire afin de s’assurer qu’il est bien toléré. Ce médicament n’est pas efficace instantanément. Quelques semaines de traitement peuvent être nécessaires avant de remarquer la diminution de la fréquence des crises.

La prednisone peut également être utilisée seule ou en combinaison avec le verapamil pour une courte période.

D’autres traitements préventifs existent : 

  • Lithium,
  • Topiramate (Topamax),
  • Galcanézumab (Emgality), un anticorps monoclonal (anti-CGRP) sous forme d’injection sous-cutanée

Il existe des techniques de neurostimulation qui ont pour but de prévenir les crises de céphalée de Horton. Il s’agit de techniques expérimentales qui nécessitent d’être étudiées davantage mais qui sont prometteuses. Ces interventions sont réalisées dans des centres spécialisés comme le CHUM, qui offre depuis 2010 un programme de stimulation du nerf occipital.