Mieux vivre avec la migraine

 

Traitements de crise
pour la migraine

Les médicaments pour
stopper la douleur

Le traitement de crise est un médicament à action immédiate. Il vise à « casser » la crise de migraine. Lorsque la fréquence des crises est élevée (10 ou plus par mois), la gestion de la médication peut devenir un défi. Voici 3 principes importants à ne pas perdre de vue.

01

Traitez rapidement

La crise sera plus facile à contrôler si vous prenez votre médication tôt, alors que la douleur est légère ou modérée.

02

Combinez

Les plus récentes expertises suggèrent qu’une combinaison médicaments utilisés en même temps pourrait représenter le traitement le plus efficace. Votre professionnel·le de la santé pourra vous faire une recommandation.

03

Évitez la surutilisation

Certains médicaments peuvent provoquer une céphalée médicamenteuse. Quand on les prend trop fréquemment, ils peuvent causer… plus de maux de tête! Votre pharmacien·ne ou votre médecin peut vous aider à déterminer à quel moment prendre chacun des médicaments, sans augmenter ce risque de douleur rebond.

Les différents médicaments
de crise

Triptans

Les triptans sont plus efficaces s’ils sont pris dès que les premiers symptômes de migraine apparaissent. Il est donc important d’apprendre à reconnaître les signes annonciateurs d’une crise. La douleur devrait être réduite de façon significative en deux heures ou moins.

Il y a 7 sortes de triptans. Ils sont offerts sous forme de comprimé (pilule) ou sous d'autres formes dans certains cas. Vous pourriez devoir essayer plusieurs triptans avant de trouver celui qui fonctionne pour vous. Afin d’éviter le risque de céphalée médicamenteuse, il est recommandé de ne pas prendre de triptans plus de 10 jours par mois. De plus, les triptans sont contre-indiqués chez les personnes atteintes de migraine hémiplégique.

  1. Axert© (almotriptan)
  2. Relpax© (élétriptan)
  3. Frova© (frovatriptan)
  4. Amerge© (naratriptan)
  5. Maxalt© (rizatriptan) - comprimé ou cachet ultra-fondant
  6. Imitrex© (sumatriptan) - comprimé, vaporisateur nasal ou injection
  7. Zomig© (zolmitriptan) - comprimé ou vaporisateur nasal
     

Ergotamines 

La dihydroergotamine (DHE) peut entraîner des céphalées médicamenteuses. Comme le sumatriptan, il s’agit d’une molécule agoniste des récepteurs de sérotonine 5-HT1. Il est donc recommandé de ne pas prendre ce médicament plus de 10 jours par mois.

  1. DHE, vaporisateur nasal (Migranal©)
  2. DHE, injection sous-cutanée
  3. DHE, traitement intraveineux (à l'hôpital)

 

Gépants

Les gépants sont les plus récents médicaments conçus spécifiquement pour traiter la migraine. Les données actuelles indiquent qu’ils ne provoquent pas de céphalées médicamenteuses. Il s’agit donc d’une option intéressante pour les personnes dont les crises surviennent fréquemment. Les gépants utilisés comme traitement de crise sont des comprimés qui doivent être pris par voie orale. 

Les gépants sont bien tolérés et ont très peu d’effets secondaires connus. Par contre, ils sont associés à quelques interactions médicamenteuses : il est donc important de consulter votre pharmacien·ne avant de les combiner à d’autres médicaments. Les gépants ne sont pas recommandés pour les enfants, les femmes enceintes ni les femmes qui allaitent.

  • Pour la migraine épisodique ou chronique
  • Maximum 16 comprimés par mois 
  • À prendre dès les premiers signes de migraine. Au besoin, une dose supplémentaire peut être prise 2 heures plus tard, si les symptômes sont encore incommodants.

  • Pour la migraine épisodique ou chronique
  • À prendre dès les premiers signes de migraine. Une dose par jour maximum.
  • Maximum 15 comprimés par mois

Anti-inflammatoires ou anti-inflammatoires non stéroïdiens

De nombreux anti-inflammatoires sont disponibles sur le marché, avec ou sans prescription. Certains sont dits « stéroïdiens » (ou corticoïdes) et d’autres sont non stéroïdiens. Les plus fréquemment recommandés et prescrits dans le traitement de la migraine sont par exemple Aspirine®, Advil®, Motrin®, Naprosyn® et Cambia®.

La recherche nous apprend qu’il est avantageux de combiner un anti-inflammatoire non stéroïdien et un triptan pour casser une crise de migraine.

  1. Aspirine©
  2. Advil©
  3. Motrin©
  4. Naprosyn©
  5. Cambia©
  6. Indocid©
  7. Toradol©
  8. Toradol©
  9. Ponstan©
  10. Naproxène©
  11. Vimovo©
  12. Voltaren©

En savoir plus sur les anti-inflammatoires

Antinauséeux et antiémétiques

Ces médicaments peuvent être utilisés lorsque les crises migraineuses sont accompagnées de nausées et de vomissements.

  1. Motilium© (dompéridone)
  2. Gravol© (dimenhydrinate) - comprimé ou suppositoire
  3. Maxeran© (métoclopramide)
  4. Metonia© (chlorhydrate de métoclopramide)
  5. Zofran© (odansétron) - comprimé ou film oral
  6. Compazine© (prochlorpérazine) - comprimé ou suppositoire

Myorelaxants (relaxants musculaires)

Ces médicaments peuvent être utilisés comme traitement de crise.

  1. Flexeril© (cyclobenzaprine)
  2. Robaxin© (méthocarbamol)
  3. Robaxacet© (méthocarbamol et acétaminophène)

Opioïdes

Dans la prise en charge de la migraine, les opioïdes sont utilisés seulement en dernier recours. La plupart des médecins hésitent à les prescrire car ils peuvent créer une dépendance, en plus de mener à des céphalées médicamenteuses. 

  1. Codéine©
  2. Demerol© (mépéridine)
  3. Dilaudid© (hydromorphone)
  4. Morphine©
  5. Oxycocet© (oxycodone et acétaminophène)
  6. Percocet© (oxycodone et acétaminophène)
  7. Statex© (sulfate de morphine)
  8. Supeudol© (oxycodone)
  9. Tramadol©
  10. Tramacet© (tramadol et acétaminophène)
  11. Tylenol© no 1, 2, 3 et 4 (avec codéine)

Stéroïdes

Un court traitement aux stéroïdes (3 à 7 jours) est parfois utilisé pour traiter la migraine réfractaire. Ce type de traitement est parfois utile pour éviter le retour de la douleur, ou « récidive ».

  1. Prednisone©
  2. Dexaméthasone©
  3. Medrol DosePak©

Attention à la surutilisation
de médicaments

Si la fréquence des crises est élevée, il est tout à fait normal de chercher à être soulagé·e avec des médicaments. Cependant, certains médicaments augmentent le risque de céphalée médicamenteuse, c’est-à-dire que les médicaments pris pour atténuer la douleur pourraient en fait causer plus de maux de tête! Ce phénomène peut se produire autant avec des médicaments prescrits que des médicaments en vente libre.

Si vous avez des maux de tête fréquents, il est important de ne pas dépasser la quantité mensuelle recommandée pour certains médicaments. Pour ce faire, notez la médication que vous prenez dans un calendrier de migraine/maux de tête.

Fréquence d’utilisation sécuritaire des médicaments

  • Anti-inflammatoires et acétaminophène - 15 jours/mois 
  • Triptans, dihydroergotamine et combinaisons de ces médicaments - 10 jours/mois 
  • Opioïdes - 8 jours/mois
  • Barbituriques - 5 jours/mois

Si vous croyez faire une surutilisation de médicaments, il est important d’en discuter avec votre médecin.

Facteurs de risque de céphalée médicamenteuse

  • Troubles de l’humeur
  • Dépendance
  • Tabagisme
  • Absence d’activité physique

Traiter la céphalée médicamenteuse

Dans le cas de la céphalée médicamenteuse, la meilleure option de traitement est… la prévention! Si la fréquence ou l’intensité des maux de tête augmente et que vos médicaments de crise ne sont plus aussi efficaces, discutez de traitements préventifs avec votre médecin. Un traitement préventif peut être indiqué si vous avez 4-6 crises par mois. 

Si vous êtes aux prises avec une céphalée médicamenteuse, votre médecin vous recommandera peut-être un sevrage, c’est-à-dire qu’il faudra cesser entièrement la prise d’anti-inflammatoires, d’acétaminophènes, de triptans ou autres médicaments causant la douleur. Selon votre situation, un autre traitement vous sera proposé pendant ce temps. Toutefois, dans la plupart des cas, le sevrage est une période difficile. Les maux de tête risquent d’empirer pendant 3 ou 4 semaines. Après un mois ou deux, vous devriez constater une amélioration. Par la suite, il faut rester vigilant·e : 30% des patient·es vivent une récidive durant l’année suivant le sevrage. 

Si les maux de tête sont encore fréquents après le sevrage, vous pourrez discuter de traitements préventifs avec votre médecin. Un traitement préventif approprié devrait réduire la prise de médicaments de crise, et diminuer le risque de retour de la céphalée médicamenteuse. 

Comment trouver le
bon traitement de crise?

Pour trouver de bonnes options de traitement de crise, vous devrez probablement faire plusieurs essais. Pour tester un médicament, essayez-le durant au moins trois crises. Observez ensuite les effets (autant les effets positifs que les effets secondaires indésirables). Notez-les dans votre calendrier de migraine. Vous pourrez ainsi discuter avec votre médecin des ajustements à faire, au besoin. 

Pour déterminer le type de traitement le plus approprié pour vous, posez-vous les questions suivantes, et discutez-en ensuite avec votre médecin : 

  • Habituellement, est-ce que le début de la crise est rapide, ou plutôt lent?
  • Les crises durent-elles quelques heures, ou parfois jusqu’à plusieurs jours?
  • À quel moment de la journée les crises surviennent-elles? Vous réveillez-vous souvent avec une douleur modérée ou déjà élevée? Est-ce que la douleur vous réveille la nuit?
  • Avez-vous des nausées, des vomissements? (Dans ce cas, un vaporisateur nasal, un suppositoire ou une injection pourraient vous soulager davantage qu’un comprimé.)

Certains médicaments comportent des contre-indications. Discutez avec votre médecin de votre historique médical et de votre état de santé actuel. 

Les médicaments les plus récents ne sont pas tous couverts par la RAMQ. Certains ne sont pas non plus couverts par les régimes d’assurances privés. Certains traitements sont coûteux, alors que d’autres sont plus abordables. Si la question financière est un enjeu pour vous, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre pharmacien·ne.

Les caractéristiques d’un bon traitement de crise : 

  • Permettre de reprendre vos activités après 1 ou 2 heures
  • Ne pas provoquer d’effets secondaires significatifs 
  • Empêcher la récidive - la douleur ne revient pas plus tard dans la journée
  • Vous soulager au moins 2 fois sur 3
  • Ne pas causer de soucis financiers

Que faire quand un traitement
de crise ne fonctionne pas?

Pour mieux vivre avec la migraine, apprendre à bien gérer sa médication est une étape essentielle. Plus la fréquence des crises est élevée, plus cet apprentissage est difficile. Soyez patient·e, observez comment vos crises s’installent, et prenez des notes dans votre calendrier de migraine. Si votre traitement de crise ne fonctionne pas, il faut d’abord essayer d’aller à la source du problème.

Si vous prenez seulement des médicaments en vente libre (Tylenol, Advil, etc.) et que vous avez des maux de tête intenses ou fréquents, il est possible que vous ayez besoin de médicaments prescrits. Parlez-en à votre médecin : il est peut-être temps d’essayer un triptan ou même, de combiner un triptan et un anti-inflammatoire (avec ou sans ordonnance), pour plus d’efficacité.

Un médicament pris trop tard, lorsque la crise est déjà bien installée, sera beaucoup moins efficace qu’un médicament pris dès que les premiers signes de migraine apparaissent. Il faut donc apprendre à connaître vos crises, et à identifier le début de la montée douloureuse. La douleur devient pulsatile? La lumière et/ou le bruit deviennent agaçants ? La douleur s’intensifie ou se concentre d’un côté? Traitez sans tarder. 

Si vous hésitez à traiter parce que vous redoutez les effets secondaires, le traitement n’est peut-être pas approprié. Parlez-en avec votre médecin. 

Une combinaison de médicaments pourrait aider à diminuer le risque de récidive. 

Si vous êtes une femme et que la récidive survient pendant vos règles, parlez-en à votre médecin. Il s’agit d’un phénomène commun, qui peut être contrôlé. 

Un médicament en suppositoire, en vaporisateur nasal ou en injection vous soulagera plus rapidement.

Si les nausées apparaissent rapidement, un anti-nausée pourrait être utilisé, idéalement en suppositoire. Certains anti-inflammatoires et triptans peuvent également être pris sous forme de suppositoire, de vaporisateur nasal ou d’injection.